Pharmapro.fr est heureux de consacrer l’interview de ce mois à Bernard Ligeon, préparateur en pharmacie à la Pharmacie des Vallades, L’Isle-sur-la-Sorgue (84). Diplômé depuis 1997, ce préparateur expérimenté a su faire évoluer sa carrière en se formant continuellement, jusqu’à obtenir un Master en management des établissements de santé. Il nous partage son parcours, les défis du métier, les évolutions récentes des missions du préparateur, ainsi que son expérience terrain, notamment lors de la crise du Covid-19. Il évoque également l’importance de la relation humaine avec les patients, les innovations technologiques à venir, et sa vision de l’attractivité de la profession pour les jeunes diplômés.
Pharmapro.fr – Bonjour ! Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours professionnel ?
Bonjour, je suis préparateur en pharmacie, diplômé depuis 1997, avec mention bien, après avoir suivi un CAP d’employé en pharmacie puis une Mention Complémentaire. J’ai choisi cette voie directement à la sortie du collège, un peu par hasard, suite aux conseils de ma conseillère d’orientation qui avait repéré mes aptitudes scolaires. En parallèle de ma carrière, j’ai continué à me former et en 2017, j’ai obtenu le diplôme de cadre de santé ainsi qu’un Master 2 en Management et Administration des Entreprises, spécialisé dans l’encadrement des établissements de santé et du social.
Qu’est-ce qui vous a motivé à choisir ce métier et est-ce qu’il a répondu à vos attentes ?
Comme je le disais, c’est vraiment le hasard et les conseils d’orientation qui m’ont guidé vers la pharmacie. Sur le moment, je ne savais pas trop à quoi m’attendre, mais au fil des années, ce métier m’a vraiment plu. Il s’agit d’un métier à la fois technique et humain, ce qui correspond bien à mes attentes.
Quels sont, selon vous, les principaux défis auxquels un préparateur en pharmacie doit faire face ?
L’un des principaux défis, surtout au début de carrière, est la gestion de la relation client. Le stress lié à cette interaction ainsi que l’agressivité que l’on peut parfois rencontrer sont difficiles à gérer. L’insécurité liée à certains clients ou à la situation générale en officine est aussi une réalité à laquelle on doit être préparé.
Quelles sont vos missions au quotidien, et y a-t-il des aspects du métier que vous préférez particulièrement ?
Mon travail comprend à la fois des tâches de back-office comme la gestion de sept laboratoires et l’accueil des clients. Je m’occupe aussi de la vaccination, ce qui est un aspect récent et très important de notre rôle. J’apprécie particulièrement cette proximité avec les patients car cela permet de créer un lien de confiance.
Le rôle du préparateur a-t-il évolué ces dernières années ?
Oui, clairement. Les missions se sont élargies, notamment avec la vaccination, les tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) pour des pathologies comme l’angine ou la Covid-19. Aujourd’hui, il est aussi important de développer des compétences supplémentaires, comme le bilan de médication partagé et l’éducation thérapeutique du patient (ETP), afin d’accompagner au mieux les patients.
Avez-vous rencontré des situations difficiles qui vous ont appris quelque chose de précieux ?
La période de la pandémie de Covid-19 a été particulièrement formatrice. La gestion des ruptures de stock et la pression constante étaient très compliquées, mais la satisfaction d’avoir pu accompagner les patients dans ces moments difficiles était très gratifiante. Cela compense largement les clients plus difficiles ou les situations tendues.
Comment établissez-vous une relation de confiance avec vos patients ? Avez-vous des anecdotes marquantes ?
Travailler dans des officines de quartier aide énormément à tisser des liens avec les clients, qui deviennent souvent des connaissances, voire des amis. Par exemple, je me souviens particulièrement d’un petit garçon atteint d’une maladie rare, l’épidermolyse bulleuse. Accompagner des patients dans des situations aussi sensibles renforce cette relation de confiance.
Comment percevez-vous l’attractivité de la profession auprès des jeunes diplômés ?
C’est une bonne question. Je pense que le métier reste attractif, mais il faudrait peut-être davantage de sensibilisation et d’initiatives pour mieux faire connaître la diversité des tâches et les évolutions possibles dans ce secteur.
Le 28 mai 2025. Interview réalisée par e-mail en mai 2025 par l’équipe de Pharmapro.fr avec Bernard Ligeon, préparateur en pharmacie à la Pharmacie des Vallades, L’Isle-sur-la-Sorgue (84). L’interview a été légèrement éditée pour en simplifier la lecture.