Le pharmacien titulaire de la Grande Pharmacie de Morzine, en Haute Savoie (74), Benjamin Castex partage à travers cette interview avec Pharmapro.fr une vision très optimiste et inspirante du métier de la pharmacie. Découvrez avec nous son parcours, les difficultés qu’il a rencontrées, les solutions qui lui ont permis de s’installer à son compte ainsi que les conseils qu’il souhaite transmettre aux jeunes diplômés.
Pharmapro.fr – Bonjour ! Pourriez-vous vous présenter en quelques phrases (ex. qui êtes-vous, où travaillez-vous actuellement, votre parcours) ?
Je m’appelle Benjamin Castex. Je suis titulaire depuis juin 2015 à la Grande Pharmacie de Morzine en Haute Savoie. Je suis originaire du sud-ouest de la France dans les Landes et j’ai fait mes études à Bordeaux, d’où je suis sorti diplômé en 2009. J’ai ensuite fait beaucoup de remplacements et contrats courts afin de gagner le maximum d’expériences dans le but d’être titulaire un jour.
Pourquoi avez-vous choisi de faire des études de pharmacie ?
J’ai toujours voulu faire un métier dans la santé. Au lycée, j’ai donc regardé les différentes possibilités qui s’offraient à moi et le métier de pharmacien a vite été le choix numéro 1. En effet, c’est un métier complet, avec de nombreuses missions et ayant un contact privilégié avec les patients. De plus, en étant titulaire nous avons aussi une part importante dans la gestion de l’entreprise que nous ne trouvons pas forcement dans les autres métiers de la santé.
Par quelles étapes êtes-vous passé pour avoir votre propre officine ?
Très vite durant les études, l’envie d’être titulaire un jour est arrivée. À la sortie de la fac, j’ai donc tenté l’expérience de racheter une officine. Mais malheureusement, je me suis vite heurté à la problématique d’être jeune avec peu d’apports, ce qui rend presque impossible la capacité de reprendre une officine. Au fil des remplacements, j’en parlais de plus en plus aux titulaires pour lesquels je travaillais et un jour l’un d’entre eux m’a proposé de m’aider dans mes recherches et de s’associer avec moi en tant qu’investisseur extérieur. De suite, tous les feux sont passés au vert et les opportunités sont arrivées. Puis en 2014, j’ai appris que la pharmacie de Morzine était à vendre et connaissant cette station de ski je n’ai pas eu à réfléchir longtemps. Le projet s’est donc fait et grâce à mes associés extérieurs le projet s’est fait sans encombre.
Qu’est-ce qui fait sens dans le métier de pharmacien ? Qu’est-ce qui vous motive dans cette profession ?
Le métier de pharmacien est un métier en constante évolution, dans lequel il faut être capable de se former et se remettre en question constamment. De plus, notre place en tant que professionnel de santé est de plus en plus reconnue. Les nouvelles missions qui nous sont confiées, comme la vaccination ou les entretiens, permettent au pharmacien d’être au centre du système de soin et ça ne fait qu’évoluer dans ce sens ce qui permet de ne jamais rentrer dans une routine.
Quels conseils pouvez-vous donner aux jeunes diplômés qui souhaiteraient s’installer à leur compte ?
Je leur dirais de ne pas hésiter et de ne pas écouter les pharmaciens pessimistes. Déjà il y a 20 ans, des pharmaciens disaient qu’il ne fallait pas s’installer et que c’était mieux avant. Certes c’est différent, mais ce n’est pas moins bien. Notre métier évolue, mais être titulaire est une aventure magnifique et si l’envie est là tout ira très bien. Cependant, y aller seul est plus compliqué. Le fait d’avoir eu mes associés extérieurs m’a permis pendant plusieurs années de pouvoir bénéficier de leurs expériences et de conseils ce qui m’a valu de ne pas faire d’erreurs dans ma gestion. Donc, en conseil allez-y, foncez, mais entourez-vous d’un bon associé qui est présent pour vous mettre le pied à l’étrier, mais qui ne restera pas trop longtemps pour ne pas devenir un boulet (maximum 5 ans c’est bien).
Comme vous êtes proche de la Suisse, est-ce que vous pensez que le recrutement notamment de pharmacien est plus difficile ?
Aujourd’hui, le recrutement est de plus en plus difficile pas seulement à cause de la Suisse, mais également avec la pénurie de diplômés que nous connaissons. Il faut aujourd’hui revoir les politiques RH que nous avions et être capable de proposer ce que les jeunes recherchent, salaires, qualités de vie et qualité de travail afin qu’ils ne partent pas.
Est-ce qu’actuellement vous recrutez du personnel ? Si oui, dites-nous le ou les postes ouverts ?
Effectivement, aujourd’hui je suis à la recherche d’un pharmacien adjoint qui me seconde au maximum et que je pourrais aider dans un projet d’installation s’il le souhaite. Cela me permettrait de rendre la chance qui m’a été offerte en 2015.
Le 30 juin 2023. Interview réalisée par e-mail en juin 2023 par l’équipe de Pharmapro.fr avec le pharmacien Benjamin Castex. L’interview a été légèrement éditée pour en simplifier la lecture.
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