Psychologie : Conversation en pharmacie d’officine, c’est comme une autoroute

  • 19.04.2024
  • Article de blog

Psychologie : Conversation en pharmacie d’officine, c’est comme une autoroute

En pharmacie d’officine les conversations avec les clients ou patients sont généralement plutôt courtes et ciblées mais parfois cela peut prendre plus de temps, pour ne pas dire s’éterniser. Cet article ne se veut toutefois pas spécifique à l’officine et peut donc s’appliquer à la vie professionnelle autant que privée.

Comme une autoroute

Dans un excellent article du journal américain conservateur de référence le Wall Street Journal publié le 17 avril 2024, un psychologue et spécialiste du sujet Adam Mastroianni explique : « Une conversation est un peu comme une autoroute, il n’y a seulement que certains endroits où vous pouvez entrer ou sortir sans mener à de grands dégâts. » Effectivement, si on reste en pharmacie, il faudrait éviter de se brouiller avec votre excellent client mais qui est un peu trop bavard. Le but est d’arriver à quitter la conversation sans que l’interlocuteur se vexe.

Psychologie : conversation en pharmacie, c’est comme une autoroute

Très fatigant, grand effort mental

D’un point de vue psychologique, être pris dans une discussion qui ne vous intéresse (mot latin signifiant connecter des sujets mais là je vous fatigue peut-être déjà) pas peut être très fatigant. Des études ont montré que certaines personnes préfèrent s’administrer un choc électrique que de s’ennuyer sérieusement pendant une conversation. Une raison est qu’il faut beaucoup d’effort mental pour rester engagé dans une discussion qui nous ennuie.

La grande question est donc : comment ou que faire ?

Il existe quelques phrases mêlant humour et réalisme. Une intéressante peut-être est : « Vous venez d’épuiser mon intérêt sur le sujet… ». Une autre idée bien adaptée en pharmacie est : « Je vais me faire un café (ou tisane si fin de journée), vous en aimeriez un ? ». Un bon moyen de se sortir du piège.

Mais parfois c’est bien de continuer la conversation. Et si cette personne âgée (ou non) venait de perdre un être cher ou souffre d’une grave maladie ? Dans ce cas, le psychologue Adam Mastroianni conseille de faire comme un jeu et de se donner des points. Vous pouvez mentalement vous attribuer un point à chaque fois que vous découvrez un point commun avec votre interlocuteur pendant la conversation. Essayez aussi de poser des questions pour faire rire la personne (ok on ne fait pas tous du stand-up).

Psychologie : conversation en pharmacie, c’est comme une autoroute

J’ai juste quelques minutes…

Puis une stratégie adaptée aux clients dont vous savez qu’ils sont bavards et qui ont déjà commencé à vous raconter quelque chose serait : « J’ai juste quelques minutes à vous consacrer, j’ai beaucoup de travail à faire, mais je veux vous entendre sur la fin de l’histoire. ».

Et peut-être plus pour les clients masculins, poser une question sportive du club de votre région ou d’un sport (PSG, OM, OL, tennis, JO).

Esprit d’équipe

Un autre truc bien connu de l’officine est que quelqu’un vienne vous appeler ou chercher, souvent c’est fixé à l’avance. Par exemple, toute l’officine sait que Monsieur X. aime bien parler, alors après quelques minutes un ou une collègue vous appelle pour une « (pseudo)-urgence » téléphonique ou autre. C’est efficace mais pas toujours possible si les collègues sont occupés et forcément un peu moins charmant que les solutions présentées dans cet article.

Le 19 avril 2024. Par Xavier Gruffat, pharmacien et co-fondateur de Pharmapro.fr. Les sources sont mentionnées dans l’article. Article original publié sur notre site pour la Suisse romande, offres d’emploi pour pharmaciens en Suisse